#130414
jphgtr
Participant

le Shift a rendu son rapport sur la résilience du territoire. Parmi ce gros travail il y a less 7 péchés territoriaux des élus et acteurs territoriaux
Sept comportements – évidemment imaginaires – pour NE PAS bien répondre aux enjeux de résilience et de transition écologique sur son territoire*.
1 — L’ignorance
Ne pas chercher à comprendre les enjeux mais faire semblant
Les élus n’avaient pas besoin de se former à l’anthropocène, aux limites planétaires, ni aux enjeux et conséquences des bouleversements climatiques et écologiques sur leur territoire. Ils en savaient déjà assez. Ils n’ont pas prévu d’actions d’adaptation aux dérèglements climatiques. Mais ils ont quand même inauguré deux ou trois actions symboliques en copiant sur ce qui semblait marcher ailleurs. Ils ont concerté, un peu, communiqué, beaucoup,
puis ils ont continué de faire comme avant.
2 — Le « techno solutionnisme »
Penser la réponse aux enjeux climatiques et écologiques comme une affaire de techniciens et de technologies Les élus ont confié la question climatique à la direction « environnement et développement durable ». Les actions de la collectivité en référence à la transition portent sur l’efficacité énergétique des bâtiments et la production d’énergie renouvelable. Nombreux dans la collectivité, élus en tête, sont convaincus que les enjeux climatiques et énergétiques sont d’abord une affaire de technologie et
d’innovations techniques. Il faut dire que les sollicitations et les appels à projet proposés au territoire sont alléchants : smart-city, territoires à énergie positive,
3 — Le cloisonnement
Continuer à penser en silos les enjeux « résilience et transition écologique »
L’autre jour, le Président de l’intercommunalité a décidé de commencer la réunion par l’économie et puis si le temps le permettait, d’aborder l’écologie. Le temps a manqué. Le chargé de mission « Plan Climat » aurait voulu intervenir sur un projet économique totalement incohérent avec les objectifs « Climat » mais il l’a découvert pendant la réunion. Trop tard ! Les élus présents ; l’adjoint « énergie », l’adjoint « climat », l’adjoint « économie circulaire », l’adjoint « environnement » ont chacun présenté leur projet sans jamais s’interrompre… La présidence de la collectivité et la direction générale des services suivent de loin les sujets « résilience et transition écologique », ils sont en revanche très actifs sur le développement économique et l’emploi.
4 — La désinvolture
Faire l’impasse sur la sobriété et la dimension sociale de la transition écologique, ignorer sa dimension politique. Aucune action liée aux enjeux climatiques ou énergétiques ne porte sur la réduction de la consommation d’énergie et de ressources non renouvelables. Toutes les actions se surajoutent aux précédentes ! D’ailleurs, on entend souvent « on ne peut rien faire sans argent en plus ». Le mot de sobriété n’est jamais employé. La transition écologique n’est pas traitée comme une question sociale. L’impact sur les populations des actions climat-énergie n’est jamais abordé. Pourtant, les vulnérabilités sont très inégalement réparties sur le territoire et entre les populations. Il n’y jamais d’arbitrage entre projets et politiques potentiellement contradictoires. Chaque sujet est traité séparément des autres.
5 — La perfidie
Bâtir des stratégies et des plans d’actions pour que rien ne change vraiment On passe beaucoup de temps et d’énergie à élaborer le
diagnostic et une nouvelle stratégie en faveur d’un aspect
de la transition -énergétique ou écologique-. Mais la mise en œuvre laisse toujours à désirer. Les objectifs manquent d’ambition ou bien ce sont les moyens qui font défaut. En réalité, la volonté politique d’engager une véritable transformation du territoire face aux enjeux de résilience et de transition écologique n’existe pas. La nouvelle stratégie « transition » s’ajoute aux autres stratégies sectorielles du territoire. Une partie des actions de chaque stratégie sera mise en œuvre sans chercher ni de cohérence entre elles, ni
d’impact.
6 — L’agitation
Se disperser et s’épuiser en mobilisant des outils et dispositifs globalement inadaptés, confus et illisibles Le projet de territoire n’a pas été renouvelé depuis longtemps. Tout le monde l’a oublié. Les élus avec leurs chargés de mission respectifs sont à l’affut des multiples appels à projets ou autres dispositifs sectoriels offrant
au territoire des opportunités de financement nouveau. Certains portent sur l’économie, l’aménagement, l’environnement… La capacité d’ingénierie du territoire est totalement mobilisée pour le montage des dossiers de financement demandés. La somme des projets ainsi financés et mis en œuvre ne fait pas un projet de territoire et ne s’inscrit dans aucune vision partagée d’un avenir
désirable et résilient du territoire.
7 — L’irresponsabilité
Ne pas analyser et évaluer, régulièrement et collectivement, le contexte et les effets de ses actions. On enchaine les projets et les expériences voire les crises sur le territoire, sans perdre de temps à rassembler l’ensemble des parties prenantes pour s’interroger sur l’évolution du contexte, sur la pertinence des actions menées, sur
leurs effets positifs ou négatifs, sur les savoir-faire acquis, les difficultés rencontrées… Ces exercices collectifs constituent, certes, une source précieuse d’enseignements, d’apprentissages pour tous et d’amélioration de l’action. Mais ils demandent du temps alors on préfère confier à un agent le tableau de bord de suivi à 200 indicateurs quantitatifs définis au lancement du projet. On sait qu’il n’y parviendra jamais. Mais comme tout le monde s’en fiche…